|
Un soir d’été 99, dans le port de l’île de Groix, loin de toutes considérations matérielles, assis sur le bord du quai en face d’un ketch en acier de 15 m, notre projet de faire le tour du monde est né. Pourquoi un tour du monde, pourquoi à la voile ? Il n’y a pas d’explications, de raisons valables de tout abandonner pour finalement revenir au même point en ayant voyagé avec le moyen de locomotion le plus lent, humide et inconfortable qui puisse exister.
Il y avait en nous à la base cette envie de bouger, de rencontrer d’autres personnes, d’autres choses, défier les lois du quotidien, faire dérailler notre train-train habituel.
En ce qui concerne la voile, ni l’un ni l’autre n’a de réelle expérience en la matière, simplement une passion pour l’eau et la mer. Pour le bateau, il nous faut au moins ce monstre d’acier avec sa bulle en plexiglas, son bout dehors pour affronter le grand Nord, le Cap Horn et toutes les mers du monde. Il n’y a pas de limites quand on a des rêves plein la tête, tout est alors possible.
Il suffit de peu de choses pour se ramener à la réalité, par exemple comparer le contenu de son compte en banque avec le prix d’un bateau d’au moins 15 m ou ne serais-ce que passer 10 minutes à l’intérieur d’un bateau sans être malade. Pauvres de nous, pourquoi ne rêvons nous pas d’avoir des enfants, une belle maison, et partir à Plage sur Mer l’été ? Non que cette vie ordinaire soit facile, elle nous est au moins possible à réaliser et la voie est déjà tracée.
|