Retour en France en hiver. La transition est brutale, mais quel plaisir de retrouver la famille et les amis, des paysages connus, un retour à nos racines.
Quelques coups de téléphone ou échange de courriers avant de rentrer, et le travail nous attend dès notre arrivée. Nous nous installons à coté d’Aix en Provence, dans un village aux accents du sud : Venelles. Annabel y est kinésithérapeute pour quelques mois et Hervé travaille sur un chantier de construction de maisons et pose cuisines, placards et autres agencements. Nous nous adaptons sans trop de difficulté à notre nouveau rythme, mêlant travail, découverte de cette région et maternité.
Nous logeons dans les dépendances d’une bastide du XVéme, entourée de forêts, de champs d’oliviers et avec une vue imprenable sur le Vaucluse. Damien et Anne-Laure, nos voisins et amis d’enfance, sont sur le départ pour un voyage en bateau (http://nouvellesdenabucco.free.fr) et c’est un très grand plaisir de passer des repas, soirées à discuter, refaire le monde ou simplement plaisanter. Dans ce vieux corps de ferme habitent d’autres locataires arrivés ici il y a quelques décennies. Et il y règne ici l’ambiance d’un petit village gaulois résistant à l’envahisseur ; leur potion magique s’appelle « Château les Quatre Tours ». Les portes n’ont plus de clef, les clôtures ont disparues pour laisser place à l’entraide et le partage. Des voisins qui se connaissent, des voyageurs sédentarisés, d’anciens soixanthuitards assagis, des échappés de la société de consommation. Tous ces voisins nous ont ouvert leurs portes et ont transformé ce passage en France en grands moments de convivialité. Merci.

Vient un matin où les douleurs dans le ventre se font plus vives, les valises remplies de vêtements bien trop petits pour nous attendent à coté du lit. Nous n’avons toujours pas trouvé un prénom de garçon. Ces matins là ne ressemblent pas à chaque matin, et ce soir, nous serons trois. Inaya est née le 14 avril, un beau et gros bébé que nous prenons dans nos bras avec mille précautions. Nous voilà maintenant parents, enfin, il nous faut apprendre à le devenir !

Les beaux jours reviennent, la nature se réveille sous les pluies et le soleil du printemps. Inaya découvre le monde et nous livre chaque jour le trésor de ses infimes conquêtes. Les journées de travail se succèdent, les chantiers avancent, mais il reste toujours à faire. Le temps passe si vite, si facilement. A défaut de le retenir, nous admirons Inaya grandir.

Nous avons profité du confort qu’apporte une maison, l’abondance et la diversité qu’apportent les commerces, la facilité et la rapidité des transports en train ou en voiture. Bref, regonflés nos batteries de sédentarité et de proximité! Le temps nous a manqué pour revoir tous ceux que l’on souhaitait. En France, nous avons aussi découvert l’essence à 1.5€/L, la vie chère et de nouvelles choses, comme les MMS, la console wii, les radars automatiques, l’autoconstruction de maisons écologique et l’actualité toujours plus attrayante et superficielle.

Ainsi s’achève notre séjour dans l’hexagone, l’appel du large se fait entendre.